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Commémoration de l'Armistice de 1918 : bravo et merci à tous !

Par Philippe Sola, publié le lundi 26 novembre 2018 10:56 - Mis à jour le mardi 27 novembre 2018 12:15
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23 novembre 2018

 

 

 

Elèves, parents, personnels du collège, élus de la République, nous nous sommes tous réunis le vendredi 23 novembre 2018 pour commémorer le centenaire de la fin de la Première Guerre Mondiale. Les élèves de 301, 304 et 305 ont mis en voix des textes qu'ils avaient écrits, ont chanté... Ce fut MAGNIFIQUE. En pièce jointe, vous trouverez leurs textes.

Merci à tous pour votre implication, qui a permis de rendre cet événement solennel et surtout vivant.

Vous trouverez ci-après le discours que j'ai prononcé (merci à Olivier VERHAEGEN, professeur agrégé d'histoire-géographie au collège Jean LOLIVE de Pantin, pour son aide), ainsi que le lien vers l'article de la Dépêche :

"Madame le Maire,

Monsieur le Vice-Président du Conseil départemental,

Monsieur le Chef de Cabinet,

Mesdames et Messieurs les élus du Département et de la Mairie,

Mesdames et Messieurs les membres du conseil d'administration,

Mesdames et Messieurs les parents d'élèves,

Mesdames et Messieurs les membres du personnel,

Chers élèves,

Nous sommes réunis aujourd’hui en ayant quelque peu dépassé la date anniversaire qui se tenait le dimanche 11 novembre 2018 pour commémorer l’Armistice de la Première Guerre mondiale. Date on ne peut plus symbolique, puisque cela fait 100 ans.

Au-delà des festivités qui ont eu lieu un peu partout en France, c’est peut-être l’occasion de réfléchir à ce que cette date représente pour nous aujourd’hui dans cette ville – Montauban – et dans ce collège – le collège Manuel Azana – et surtout pour vous, nos élèves.

Les historiens nous l’ont appris ces dernières années : le 11 novembre 1918 n’est pas totalement la fin de la guerre. Ce n’est que le début d’une lente sortie de guerre qui a connu bien d’autres douleurs : celles des guerres civiles mêlées aux insurrections révolutionnaires qui ont prolongé la guerre bien plus longtemps à l’Est de l’Europe ; c’est aussi le désarroi durant ces mêmes jours de novembre 1918 face au nombre terrible de victimes succombant à une maladie qu’on va bientôt nommer la “grippe espagnole” ; enfin c’est la recherche complexe et pleine d’aléas pour une paix bien difficile à construire.

La situation de ce 11 novembre 1918 n’était donc pas simple mais elle ne doit pas nous faire oublier qu’en la commémorant, nous pouvons encore toucher un peu de l’émotion des populations qui continue à vibrer jusqu’à aujourd’hui et rassemble notre société.

Personne ne peut rester insensible à la lecture des récits et témoignages de ces soldats dont les jeunes vies ont été brisées. Nombre d’entre eux avaient finalement passé l’essentiel de leur vie sur les bancs de l’école avant d’être appelés sous les drapeaux au service de la Nation.

Jamais dans l’histoire de l’Europe, tant de jeunes hommes n’ont péri en si grand nombre, dans un tel carnage. Qu’ils soient Belges, Anglais, Français de Montauban ou d’ailleurs, Allemands, ou issus – nous le savons maintenant bien – des colonies…on ne peut qu’être abasourdi par le sacrifice de tant de jeunes vies.

Chaque commune de notre pays possède un lieu, un monument qui vient en rappeler le souvenir et nous même aujourd’hui, en dévoilant cette plaque commémorative, nous participons à ce temps de commémoration. Mais nous devons réfléchir à lui donner du sens.

Nous avons parfois l’impression – à tort – que la guerre est loin de nous. Réfléchir sur ce qui fonde la paix nous incombe : c’est une des missions de l’École en France. Dès la fin des combats, l’Ecole a d’ailleurs été un lieu où des penseurs, et bien évidemment des enseignants, ont réfléchi à ce qui pourrait aider à construire dans la salle de classe elle-même un autre monde et l’éloigner de la tragédie.

À travers toute l’Europe, des femmes et des hommes ont ainsi engagé des aventures pédagogiques qui orientent encore les débats et meuvent bien des enseignants. Permettez-moi d’en citer quelques-uns : Rudolf Steiner, Maria Montessori, Célestin Freinet, Alexander Neill, Ovide Decroly, Paul Geheeb ou Janusz Korczak ont chacune ou chacun inventé des nouvelles méthodes d’éducation. Par respect pour leurs camarades enseignants morts au front, par respect pour d’anciens élèves qu’il ont vu mourir si jeunes.

Quelles que soient nos convictions, nos adhésions à certaines méthodes pédagogiques plutôt qu’à d’autres, nous ne pouvons ignorer le courage et l’audace de ces enseignants qui ont choisi de faire du souvenir de la guerre un moteur pour construire une Ecole fondée sur des valeurs humanistes. Et même si la tragédie de la Seconde Guerre Mondiale a pu sembler un échec éducatif, nous savons aussi que le fil n’a jamais été rompu. Le programme éducatif du Conseil National de la Résistance a confirmé cette ambition et a même rappelé que la question du Bonheur méritait d’être installée au coeur de l’Institution scolaire.

Construire la paix au sein même de l’école est sans doute un travail de Sisyphe, mais c’est finalement une des caractéristiques de la pédagogie et du travail des enseignants jusqu’ ici même dans notre collège.

Dans un collège – nous le savons bien – construire les conditions d’une paix durable c’est une vaste mission, souvent difficile. C’est pourtant le coeur même de notre mission. Surmonter les conflits, éviter les incompréhensions, renouer les conditions d’un dialogue, casser les images et les préjugés aussi bien dans la tête des plus jeunes que dans celle des adultes, apporter à tous les élèves sans exception une éducation exigeante et ambitieuse.

En conclusion, je sais que pour vous enseignants, la guerre et son souvenir ne sont pas seulement présents comme un énième paragraphe du programme à accomplir mais qu’elle se trouve souvent logée au cœur de vos réflexions et de votre engagement au quotidien au sein de la salle de classe. J'en profite pour remercier ici Madame ROUX, Monsieur NICOLAS et Monsieur LORANCHET, professeurs d'histoire-géographie de notre collège, qui font vivre ces questions-là en cours.

Dans un monde parfois incertain – et qui a perdu le sens du tragique – le souvenir de cet armistice, de ce moment où les armes ont été posées, implique plus que jamais de relever le défi humaniste qui a guidé ces hommes et ces femmes qui, profondément marqués par cette guerre, ont souhaité reconstruire nos sociétés sur les bases d'une éducation nouvelle. Je me joins à leur rêve et à leur ambition.

Puissions-nous faire l’effort modeste mais sincère de donner du sens et une réflexion concrète à ces célébrations qui doivent, autant que possible, être portées par toute la communauté éducative afin d’être transmises à nos élèves sans la poussière du temps mais avec l’énergie du renouvellement et remplies d’espoir pour les générations à venir.

Je remercie bien chaleureusement Madame MUÑOZ, Madame HEKIMYAN, Madame MELSBACH, Madame VERSLUYS, ainsi que les élèves des classes 301, 304 et 305 pour leur engagement dans l'action commémorative de ce jour. Un merci sincère à Monsieur Jean-Claude QUINTANILLA, l'accordéoniste qui a accompagné nos élèves lors du chant de la Marseillaise. Je remercie également nos agents territoriaux qui, eux aussi, par leur travail méticuleux de préparation des locaux, de préparation des cérémonies comme celles d'aujourd'hui, nous permettent de donner du sens à nos actions. Je remercie Monsieur le Vice-Président du département, Madame le Maire ainsi que l'ensemble des élus et des adultes présents pour leur présence. Vous contribuez à la solennité de ce moment."

 

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